Cette semaine ont lieu les sélections de l'accélérateur Hectar ! À cette occasion on a rencontré Michael Bruniaux, jury de la promo #3 et co-fondateur de Sencrop, qui nous raconte son expérience de sélection et nous explique en quoi les startups peuvent impacter le futur de l’agriculture.
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Sencrop, c'est quoi ?
C'est une startup à impact positif qui aide tous les agriculteurs - grandes ou petites exploitations, du conventionnel au bio, quel que soit le type de culture - à prendre de meilleures décisions dans leurs activités quotidiennes grâce à des données ultra locales. On s’est concentrés sur les décisions en management du risque, par exemple pour connaître le meilleur moment où il faut pulvériser ou irriguer et quand c’est nécessaire, comment optimiser ses opérations pour économiser du temps, des produits, du carburant…
Pourquoi avoir accepté de faire partie du jury de l'accélérateur Hectar ?
Pour partager mon expérience avec des créateurs d'entreprises mais aussi les autres membres du jury, échanger avec des personnes de divers horizons.
J’ai vraiment bien aimé le fait d’avoir rassemblé autour de la table des personnes du monde de la tech mais aussi des secteurs agricole et viticole. C’est facile entre boîtes techs de s'asseoir et de refaire le monde, mais avec des personnes du métier et sur le terrain les échanges sont tout de suite plus enrichissants.
Qu'avez-vous pensé du niveau global des startups présentes ?
La sélection des startups était bien faite en amont, on a vraiment pu voir des projets intéressants. Pour des startups plus ou moins early c’était qualitatif et il y avait des boîtes internationales, ce que j’ai trouvé pertinent.
Y a-t-il des tendances de fond dans les startups que vous avez pu observer en tant que jury ?
Les sujets étaient très variés mais si je devais en souligner deux ça serait le carbone et la consommation d’énergie qui reviennent plus régulièrement qu'avant sur les différents projets présentés.
Pour le carbone, il y a de gros enjeux mais on ne sait pas encore trop dans quoi on s'embarque pour l’instant, Entre les crédits carbone, les plateformes de trading de carbone, les pratiques bas carbone, il y a beaucoup choses très différentes. Pour l’instant il y a une forte tendance pour la création de projets sur ces domaines et du coup beaucoup de compétition. On verra dans le temps quelles sont les boites et positionnement qui réussiront plus que d’autres pour l’instant c’est difficile de savoir.
L’autre tendance que j’ai constaté ce sont les projets autour de la consommation énergétique, ce qui est compréhensible à la vu du contexte actuel : les temps sont durs pour les producteurs et acteurs de la food qui sont très dépendant énergétiquement pour tous ceux qui consomment du gaz et de l’électricité.
Et aussi une bonne chose : plus de femmes founders !
Selon vous, comment ces startups vont impacter le futur de l'agriculture ?
C’est pas évident car l’agriculture est un écosystème très spécial avec des choses qui ne marchent pas pour des bonnes et des mauvaises raisons. Si tu veux changer quelque chose au secteur agricole il faut savoir sur quels leviers appuyer : certaines startup travaillent sur la distribution, les appros, la collecte ce qui est en concurrence des fois frontale avec des acteurs existants D’autres utilisent les leviers et tendance actuelle comme le développement de services de conseil comme chez Sencrop en faisant bénéficier un agriculteur d’expertise et de conseils pour aider à la prise de décision pour gagner de l’autonomie, économiser du temps, ou du matériel ce qui lui permet d’augmenter ses marges et augmenter son confort de vie.
Ces deux façon d’apporter de nouveaux services et technologies sont tout aussi importantes l’une que l’autre, et pour moi les startups ont un gros rôle à jouer sur ces leviers. Elles peuvent impacter le futur quand elles s'inscrivent dans les grands enjeux d'aujourd'hui et de demain pour produire mieux.
Factuellement quand tu regardes la chaîne de valeur agricole, tu as en général la distribution de la marge nette qui est un cycle en V où l’agriculteur est celui qui capte le moins de marge nette. Nous estimons à Sencrop qu’on peut les aider à gagner en indépendance et en autonomie, améliorer cette marge pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.
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